Blog de Laurent Bloch
Blog de Laurent Bloch

ISSN 2271-3980
Cliquez ici si vous voulez visiter mon autre site, orienté vers des sujets informatiques et mes enseignements.

Pour recevoir (au plus une fois par semaine) les nouveautés de ce site, indiquez ici votre adresse électronique :

Forum de l’article

Pourquoi le monde arabe n’est pas libre

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Rappel de la discussion
Pourquoi le monde arabe n’est pas libre
Hugues Chevalier - le 6 juin 2016

Cher collègue,

L’analyse de Moustapha Safouan est évidement pertinente. L’arabe littéraire est une langue très élaborée, d’un apprentissage difficile faisant appel avant tout à l’utilisation de la mémoire. L’arabe dialectal (il y a en réalité de nombreux dialectes) est une langue essentiellement parlée, d’usage courant pour le vulgum pecus. De fait, la connaissance de l’arabe littéraire est réservé à une caste de lettrés, qui de par son statut détient aussi le pouvoir.
Cette "verticale d’un pouvoir concentré" a pour effet de bloquer l’évolution de la société toute entière.

On peut élargir le propos à toutes les sociétés configurées selon ce type : une caste de lettrés et la masse. On peut penser ainsi à la structure traditionnelle des sociétés asiatiques dans lesquelles l’apprentissage d’un vocabulaire de dizaines de milliers de signes est un pensum que seuls des individus spécialement et longuement formés maîtrisent. Cela produit un mandarinat détenteur du savoir et du pouvoir.

Dans le monde arabo-musulman comme dans le monde asiatique, on rencontre la même démarche relatée par Moustapha Safouan, à savoir que l’on manipule des concepts que l’on a pas produit. Dans le cas du monde asiatique, on fabrique des objets (voitures, avions, ordinateurs, etc) que l’on a pas inventés. Il est erroné de croire que lorsqu’on transmet des concepts et des technologies on transmet une culture car ces concepts et technologies sont justement les résultats d’une culture particulière.

Fernand Braudel, dans une vision saillante, comparait les sociétés où l’on est assis sur une chaise et celles où l’on s’assoie sur le sol. Il en résulte pour les premières que la culture de l’ensemble de la société est de se dégager du passé, de regarder devant et plus loin. Pour les secondes, la culture partagée est l’attachement au passé, à la tradition, à la stabilité.

Bien cordialement.
Hugues Chevalier.

Derniers commentaires

quelques pensées a partager
Bonsoir Laurent, quand j’ai lu votre excellente chronique j’ai eu envie comme vos autres (...)

Comment en sommes-nous arrivés là ?
Merci Jean-François. Comment en sommes-nous arrivés là ? Justement, le livre de Jean-Pierre (...)

Il faut du courage
oui Laurent il faut du courage pour écrire un tel texte que, d’origine juive assumée, tu peux (...)

Diffusion du texte
Volontiers, d’ailleurs il est sous licence “Creative Commons”, CC-BY-ND :-)

Merci Laurent
... mais comment en sommes-nous arrivés là ?