Blog de Laurent Bloch
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ISSN 2271-3980
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Rappel de la discussion
Si les races n’existaient pas, y aurait il encore des racistes ?
Jean-Michel Planche - le 20 janvier 2023

Tellement de choses à dire, penser sur tes textes ... ca serait surement mieux autour d’un verre et de fromages de bon aloi.
En fait juste deux choses. Je pense au contraire que l’on peut ne pas aimer une éthnie (je préfère ce mot au mot race) et "tolérer" ou ne rien avoir à faire d’autres. Un blanc (on va appeler un chat un chat) peut détester un noir, mais ne rien avoir à faire avec ... un jaune. Et vice versa.
Là où cela se complique, c’est comme toujours lorsque l’on mélange et que l’on tente de séparer ensuite les choses avec les mauvais critères. Pour moi parler de race pour des humains est une hérésie totale. Il y a UNE race humaine et une seule. Donc tout le reste est de l’entretien de confusion, par bétise ou sciemment, ce qui est pire.
Maintenant quand on commence à s’attaquer plus en profondeur aux choses et que l’on mélange couleur de peau, pays et religion par exemple, cela ne peut que partir en c*. Exemple : la confusion entre Arabes, Musulmans et Islamistes.
Il ne peut y avoir de l’inné sur quelque sujet que ce soit (on n’a jamais vu un enfant de 2 ans "détester" par lui même un copain d’une autre couleur ou lui demander sa religion ...). Donc c’est de l’acquis. Soit par l’entourage (familial, amical ...), soit par l’expérience. (ie : je n’aime pas les noirs car ils sont comme si, comme ca ou "ah pour un arabe, vous êtes sympa") et d’un cas particulier on en fait une généralité)
Quand je dis il ne peut y avoir d’inné, je n’en suis pas complètement sur car il y a un point très intéressant à creuser, le transgénérationnel. Mais c’est un autre sujet et mérite là, un peu plus de vin et de fromages et de pain.
Bon et pour finir, la notion de bouc émissaire est très intéressante et mérite d’être creusée tant elle colle à la peau du peuple juif. Mais est ce nouveau ? Cela me rappelle la notion de Pharmakon des Grecs. Le poison qui est aussi le remède et vice versa.
Mais le Pharmakon est aussi et surtout, celui que l’on jette en dehors de la cité, que l’on bannit, en lui faisant porter tous les mots et en pensant que cela ira mieux ensuite.
Un peu différents, on a eu la notion de sacrifices humains dans certaines religions et même plus "proche" de nous, celle d’expiation, de flagellation pour se faire pardonner le pécher originel ...
L’homme est il condamné à souffrir pour gagner le paradis et le sentant, préfère t’il alors faire souffrir et rejeter l’autre ?
Bref, tout cela pour au final dire que je pense que le petit fils de Jean-Sébastien Bach avait bien raison. Nous vivons dans une illusion totale. La réalité n’existe pas. (lire : le messie récalcitrant, cela devrait beaucoup t’intéresser et peut etre soigner quelques maux (cf billet précédent et couter moins cher qu’une psy ;-))) )

Le racisme est une passion
Laurent Bloch - le 20 janvier 2023

Bien sûr, du point de vue de la biologie il y a une race humaine et une seule. Mais du point de vue de la sociologie il en va autrement : la race n’est pas une entité biologique définie scientifiquement, mais elle est une construction imaginaire du sujet délirant, et de ce point de vue elle existe bel et bien.

Si j’ai écrit ce texte, après quelques décennies de réflexions et d’expérience personnelle du racisme, c’est parce que toutes les explications de type économique ou sociologique échouent à expliquer le phénomène. Ce qui m’a aidé à y voir plus clair, ce sont les écrits psychanalytiques. Le racisme est une passion, passion salvatrice pour un sujet souffrant, il diffère en cela d’autres phénomènes avec lesquels on pourrait le confondre. Cf. mes articles sur Daniel Sibony et Illana Weizman.

Ainsi : le mépris de classe, ou la haine de classe, ou le ressentiment de classe ne sont pas le fruit de fantasmes, mais les effets bien concrets de situations réelles, même si des fantasmes peuvent venir s’y ajouter. L’être de classe peut être modifié, même si cette possibilité est d’un accès difficile. L’éducation peut corriger ces attitudes.

La xénophobie peut se nourrir de conflits réels.

La nature du racisme contemporain est proprement fantasmatique, et l’être racisé n’est pas modifiable. Le raciste vit dans l’angoisse (en partie inconsciente) que le racisé vienne profaner ses idoles (aujourd’hui « les valeurs de sa civilisation »), violer sa femme et ses filles, le châtrer, en un mot détruire son être à lui. Le raciste a ses raisons, mais elles ne sont pas rationnelles au sens de « conformes à la raison », elles sont incompréhensibles si on ne les relie pas aux dimensions religieuse et sexuelle de l’inconscient. Il n’y a pas d’arguments contre ça. Peut-être la psychanalyse, dont il est à peu près contemporain.

pourquoi faut il un titre pour une réponse ? ;-)
Jean-Michel Planche - le 20 janvier 2023

Je suis d’accord avec toi. La race est une construction sociologique, un délire psycho-civilisationnel. Je ne le nie pas. Je dis juste que peu de gens sont capables de comprendre la différence et si on accepte que cela existe, on est déjà dans la séparation des humains de façon irrémédiable car on n’est plus loin des croyances d’un autre temps où l’on pensait qu’il y avait des sous hommes … jusque dans leur code génétique et jusqu’à cet affreux Darwin qui a osé pensé que nous descendions tous du singe et pas seulement nos amis d’Afrique. (Le pire étant qu’il semble que l’on descende tous de ces coins là … alors là, c’est pour certains le pire du pire ;-)))

>Le racisme est une passion, passion salvatrice pour un sujet souffrant,
Ca je n’ai pas assez réfléchit sur le sujet mais intuitivement je me méfie du racisme qui est une construction de la société et quelque chose de plus inhérent à l’humain qui est de ne pas comprendre que ce que l’on reproche à l’autre c’est avant tout ce que l’on n’aime pas en nous, mais que nous nous masquons. L’autre est un miroir.

>filles, le châtrer, en un mot détruire son être à lui. Il n’y a pas d’arguments contre ça. Peut-être la psychanalyse, dont il est
>à peu près contemporain.
Au contraire. Je pense qu’il y a beaucoup d’arguments contre et il DOIT y en avoir beaucoup sinon cela serait désespérant et le pire aurait gagné ;-)

Oui, comme je le dis souvent, tout est question d’éducation. Mais qui fait aujoud’hui la différence entre data, information et connaissance … qui elle seule mène à la sagesse ? La data n’est que du bruit et "chaines d’informations", un oxymore. L’information libère, elle n’enchaine pas. Mais elle n’induit pas la connaissance forcement qui elle même n’induit pas sans effort la sagesse.
En clair, si c’était simple, ca se saurait ;-) Mais j’en reste à refuser la "racification" de l’humain, tout comme le classement en souffrance ou en "intérêt" racial cette fois. Moins il y a de paramètres, moins il y a d’équations et plus le résultat est facile à trouver ;-)

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