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11. Perspectives et conclusion

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De l'exposé des activités du SIS que l'on vient de lire peut se dégager une impression de diversité excessive, peut-être même de dispersion. Nous pensons que cette diversité est ce qui fait notre force, et que répartir nos diverses activités selon un organigramme plus décomposé et plus respectueux des frontières disciplinaires traditionnelles serait nuisible à notre travail. En fait cette réunion d'activités diverses a un fondement épistémologique, l'unité de la science informatique ; elle surprend parce que cette science est encore, aussi étrange que cela paraisse, peu connue, et que la pertinence de sa présence dans un organisme de recherche en biologie moléculaire est encore peu reconnue.

Il y a réunion d'activités d'abord parce qu'il y a réunion de compétences. Et ces compétences, on l'a vu, sont toutes nécessaires pour produire l'informatique de l'Institut Pasteur, de la disponibilité des systèmes et du réseau à celle des banques de séquences, des logiciels classiques d'analyse à une interface qui permette de les utiliser, de ces logiciels classiques à de nouveaux algorithmes élaborés grâce à des collaborations entre biologistes et informaticiens, de toutes ces possibilités aux enseignements qui permettent aux biologistes de les utiliser.

Réunion de compétences, mais aussi réunion de moyens. Aucune de nos activités prise isolément ne justifierait les moyens consacrés par l'Institut Pasteur à son informatique centrale, mais leur concentration a permis la constitution d'une infrastructure réellement professionnelle et tout compte fait indispensable. Que l'on pense au coût du système de sauvegarde, par exemple. Aucun laboratoire isolé ne pourrait y faire face, mais s'en passer serait catastrophique. Il serait même possible d'avancer que c'est là que passe la frontière entre l'amateurisme et le professionnalisme, qui suppose une certaine échelle.

L'amateurisme a des vertus, tout dépend du but poursuivi. En tout cas il est peu adapté à la production de résultats utilisables par des tiers, là est le critère.

La recherche dispose trop rarement de moyens suffisants au déploiement professionnel de ses résultats. La combinaison des activités du SIS offre une occasion d'adosser une activité de recherche encore à ses débuts à une infrastructure professionnelle déjà solide.

Les perspectives que nous pouvons envisager pour le SIS sont donc fondées sur le développement du pôle constitué des activités de recherche, instituées ou encore informelles, et des collaborations scientifiques entamées ou à venir. Ces activités ont vocation à déboucher sur la création de logiciels, ce qui est un bon exemple de situation où les résultats de la recherche ont besoin de l'ingénierie de pointe pour s'exprimer complètement.

Ceci suppose que le pôle constitué autour des infrastructures conserve son niveau d'excellence, ce que le contact avec les exigences de la recherche ne peut que favoriser.

Le hasard des circonstances fait que le SIS va devoir dans les semaines qui viennent remplacer trois de ses membres. Le choix des remplaçants sera l'occasion d'appliquer ces principes. L'un devra être un ingénieur système et réseau de haut niveau. Les deux autres devront être dotés d'aptitudes à écrire des logiciels biologiques, c'est à dire que nous nous orienterons probablement vers des élèves du Cours Pasteur d'Informatique en Biologie.

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