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Éloge du Raspberry Pi (3)
Un ordinateur complet, utilisable, bon marché et peu consommateur
Article mis en ligne le 20 février 2017
dernière modification le 28 avril 2017

par Laurent Bloch

Depuis déjà quelques années des amis me recommandaient le Raspberry Pi en me disant que c’était un ordinateur très amusant et éducatif, bien que trop lent pour un usage sérieux. Il y a peu j’ai acheté un Raspberry Pi 3 pour m’essayer à l’assembleur ARM, et j’ai constaté que cette machine était non seulement un excellent système pour expérimenter et apprendre, mais tout à fait utilisable pour un usage normal, c’est-à-dire Emacs-LaTeX-gcc-Bigloo, et aussi Web, Mail et Calibre. Bon, pour du montage vidéo ou de la retouche photo cela risque d’être inadapté.

Le Raspberry Pi est un petit ordinateur qui tient dans le creux de la main et coûte une quarantaine d’euros, avec un processeur ARM quatre cœurs 64 bits, quatre connecteurs USB, un connecteur Ethernet RJ45, un connecteur HDMI, un circuit WiFi et un circuit Bluetooth. Il faut compter en plus un boîtier, une alimentation et, par prudence, un jeu de radiateurs pour le processeur et un autre circuit. Compter 70 à 80 euros. Il est sans doute prudent d’ajouter un disque USB (65 euros), sur lequel on peut d’ailleurs installer le système en suivant cet excellent mode d’emploi. Un clavier et une souris Bluetooth ou USB coûtent 20 euros chacun. La seule chose plus encombrante et plus chère reste l’écran, mais on peut utiliser celui d’une autre machine disponible à proximité.

Toute distribution Linux peut être installée sur la machine, mais ses créateurs proposent Raspbian, une adaptation de Debian, et c’est celle que j’utilise : j’y ai installé Emacs, Texlive, Bigloo, gcc, Calibre, de quoi d’autre peut-on avoir besoin ? Pour la classe enfantine il y a LibreOffice et quelques autres logiciels bassement utilitaires. J’ai buté sur KeePass2, mais cela devrait être bientôt réglé.

Un des avantages de Raspbian, c’est qu’elle utilise un /etc/fstab à l’ancienne mode, c’est-à-dire lisible et intelligible. Longtemps je me suis senti coupable de ne pas m’accoutumer aux infâmes UUID, jusqu’à la lecture d’un post de blog qui disait ouvertement ce que je pensais tout bas : si un génie bienfaisant (Paul Mockapetris) a inventé le système de noms de domaine pour éviter à l’humanité souffrante la manipulation de longues suites de chiffres incompréhensibles, ce n’est pas pour qu’un imbécile vienne remplacer des noms significatifs par des UUID hexadécimaux illisibles dans la désignation des partitions (je sais, il y a de bonnes raisons expliquées ici, par exemple l’unicité, mais alors il faut un autre système de nommage). Donc, ne serait-ce que pour cela, vive Raspbian.

Je pense à mes étudiants, qui ont sur leur ordinateur un Windows qu’ils ont payé et à qui je demande d’utiliser Linux pour leurs travaux pratiques : ils ont le choix entre la configuration de leur machine en double boot, ce qui est une manœuvre assez compliquée, surtout depuis UEFI, ou installer VirtualBox et une machine virtuelle Ubuntu, ce qui donne un Linux assez lent. S’ils ont déjà l’écran, le Raspberry Pi donne la possibilité d’une machine Linux autonome pour moins de 150 euros (ajouter 100 euros s’il faut un écran HDMI). Quand je vois combien d’adolescents ont des Mac de 2000 euros, je me dis que cette somme peut être considérée comme abordable.

Mon seul regret est qu’il n’y ait pas d’ordinateur portable basé sur cette technologie. Dès qu’il en sort un je l’achète.