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1.2.1 L'état au moment de la réorganisation

Lorsqu'en 1991 François Rougeon confia à l'auteur de ces lignes la mission d'étudier l'état et l'avenir possible de l'informatique scientifique pasteurienne, celle-ci était instituée en tant que telle depuis une dizaine d'années.

L'infrastructure reposait sur des ordinateurs Data General sous système AOS, ce qui n'avait peut-être pas été un choix malheureux au début des années 1980, mais interdisait l'accès aux logiciels les plus utiles et les plus désirés par les chercheurs.

L'outillage logiciel était essentiellement constitué du logiciel SASIP (Système d'Analyse de Séquences de l'Institut Pasteur), réalisé sur la base d'une adaptation au système AOS (un portage disent les informaticiens) des programmes créés par Roger Staden. Les banques d'acides nucléiques GenBank et EMBL occupaient à l'époque chacune 150 méga-octets.

L'accès au réseau comportait un abonnement à Transpac et un raccordement à EARN/Bitnet par une ligne à 9 600 bits/s. Il n'y avait pas de réseau de campus.

Bref, plus aucun de ces éléments n'était adapté aux perspectives de l'heure, et il n'était besoin de nulle hardiesse pour diagnostiquer que rien n'en était à garder.

L'équipe était constituée de six personnes : Ada Prochnicka-Chalufour, Annick Thébault, Bernard Caudron, Michel Keller, Gérard Masson, Fredj Tekaia. Elle avait un statut ambigu entre service et recherche, si ce n'est que les personnels de statut chercheur, chef d'unité compris, l'avaient quittée depuis deux ans. L'attitude générale était de révérence devant les biologistes, appelés « scientifiquesa », tout ce qui relevait de l'informatique était dévalorisé et la hiérarchie implicite du groupe était en fonction inverse de l'intensité informatique de l'activité de chacun. Comme on pouvait s'y attendre avec de telles prémisses, le groupe était peu reconnu, ses membres essayaient d'obtenir des cosignatures en mauvaise position pour les articles auxquels ils avaient contribué et n'y parvenaient que dans la mesure où cette contribution n'était pas de l'informatique.



Footnotes

... scientifiquesa
Il m'aura fallu six ans et un voyage à l'Institut Pasteur de Madagascar pour comprendre que dans le langage pasteurien traditionnel « scientifique » s'oppose en fait à « médecin ». Dans le cas qui nous occupe il s'agissait plutôt de l'opposition « noble » - « commun ».

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