Bonjour, je plussoie évidemment. La lecture de Michel Volle éclaire les causes profondes, matérielles, d’évolutions économiques bien décrites par le regretté Daniel Cohen ou par Laurent Berrebi.

Sur "Devons-nous attendre avec angoisse les conflits issus de la troisième révolution industrielle ?", j’ajouterais le point de vue de Jean Lassalle (qui peut le devoir à d’autres auteurs, mais c’est de lui que je l’ai appris) : les conflits viennent dans un second temps. D’abord la révolution déclenche une accumulation d’actifs techniques, tout en diffusant leur usage dans des branches économiques et territoires de plus en plus large, qui offrent de grandes opportunités peu conflictuelles ; ensuite, quand la diffusion a atteint à peu près l’ensemble des branches et la planète, les acteurs utilisent ce stock d’actifs de façon non coopérative : pour s’attaquer au territoire du voisin. Cette dynamique est d’ores et déjà, me semble-t-il, à l’oeuvre, par exemple dans les cyber-attaques ou la guerre des drones en Ukraine. Pour Jean Lassalle, la révolution technologique, au-delà de la nouveauté presque magique qu’elle apporte, met en danger la civilisation, porte en elle-même la menace d’un retour à la guerre de tous contre tous, à la barbarie.