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Faut-il des services en nuages souverains ?
FaaS, AWS Lambda, Serverless Computing
Article mis en ligne le 19 novembre 2021
dernière modification le 23 novembre 2021

par Laurent Bloch

Les services en nuages sont de trois + une sortes :

 IaaS, Infrastructure as a Service, ce sont des serveurs nus, à charge pour le client d’y installer système d’exploitation, logiciels et bases de données. OVH, Scaleway (i.e Iliad) font cela très bien.
 Paas, Platform as a Service, là les serveurs sont configurés par le fournisseur avec un système d’exploitation (plusieurs choix possibles) et certains logiciels, SGBD, serveur Web, bureautique collaborative... Là aussi, il y a une offre française et européenne crédible, OVH et Scaleway mais pas seulement, y compris à base de logiciels libres. Pour information, toute l’offre AWS et Google est à base de logiciels soit libres, soit développés par eux, pas stupides au point de se mettre dans les griffes d’Oracle et de Microsoft (le déplorable Office 365).
 SaaS, Software as a Service : là évidemment Oracle et Microsoft Azure servent leur soupe, dont les administrations françaises souhaitent se goinfrer, en quoi elles ont bien tort. Cet appétit coûteux pourrait se voir substituer un virage vers les logiciels libres, qui offrent aujourd’hui des services de qualité équivalente, mais il s’agit là d’un travail de longue haleine, qui aurait dû être entrepris il y a longtemps. AWS et Google ont aussi développé une offre de services qui ne pourra être concurrencée du jour au lendemain. Cela dit, les réglementations merveilleuses qui encadrent nos services publics créent justement une niche pour des logiciels spécifiques tout aussi merveilleux, qui n’existent nulle part ailleurs, et qu’une administration moins paresseuse devrait développer.

Est apparue plus récemment une quatrième variété de services :

 FaaS, Function as a Service, illustrée par AWS Lambda : le client charge son code, sous forme d’un conteneur, sur une plate-forme configurée à cet effet, et par ailleurs il paramètre un serveur qui se chargera d’en déclencher l’exécution, en fonction d’événements survenus dans les données, par exemple échéance d’un paiement.

Les services FaaS, combinés avec les services BaaS (Backend as a Service, soit du stockage de données sous diverses formes au choix), constituent le dernier truc à la mode, mais qui est effectivement très prometteur, le Serverless Computing : on créée ses programmes d’applications en FaaS, on balance ses données dans le BaaS, et roulez carrosse, on n’a plus à se préoccuper de dimensionner les infrastructures, ni de les configurer, l’orchestrateur du fournisseur de services fait cela automatiquement, et comme ce fournisseur amortit les pics de demande sur une grande quantité de services aux clients, c’est bon marché. Ce type d’offre semble promis à un grand avenir.

Il faut savoir, d’autre part, que les GAFAM ont très bien verrouillé leurs plates-formes : si on a signé avec Microsoft Azure, il sera très difficile et très coûteux de changer de fournisseur quelques années plus tard, fût-ce pour AWS (ou vice-versa).

Amazon travaille ce terrain depuis 14 ans, avec des dizaines de milliers d’ingénieurs et une trésorerie en béton. Cela dit, toute leur infrastructure repose sur une base de logiciels libres, et renoncer à construire quelque chose en France ou en Europe serait criminel, parce que c’est vital et qu’il n’y aura pas de retour en arrière. Nous allons avoir droit au bavardage habituel : « ce ne sont que des services, des “commodités”, pas le cœur de métier ». Si justement, c’est le cœur de tous les métiers aujourd’hui. C’est ainsi qu’Amazon dévore La Redoute, Darty, la Fnac, etc.