Quand la machine apprend
Je réagis juste sur la conclusion selon laquelle le "système" méritocratique français n’est pas optimal. J’en suis bien évidemment convaincu mais je fais le parallèle suivant : dans une institution que tu as bien connue, l’Insee en l’occurrence - sans parler de recherche aussi fondamentale, il y a à gérer de l’innovation ; la promouvoir quand elle peut être utile, la rejeter quand elle ne mène à rien. C’est évidemment toujours plus facile de critiquer ex post, mais ce n’est pas si facile à distinguer au départ. Les gens véritablement innovants - pour des raisons qu’il serait trop long d’approfondir ici - ne sont généralement pas ceux qui font les carrières administrativement les plus brillantes (au sens où ils ne grimpent pas bien souvent dans la hiérarchie aussi vite ou aussi haut qu’on pourrait l’espérer et qu’eux-mêmes souvent l’espèrent ce qui génère pas mal de frustrations). En revanche, si on fait un sondage dans le personnel pour savoir qui sont les esprits innovants, il y a une convergence très rapide sur les mêmes noms. En d’autres termes, dans une institution, les gens créatifs ne sont pas ceux qui réussissent le mieux, souvent car leur génie créatif s’accommode mal d’un certain respect des règles. En revanche, ils sont connus. C’est la principale raison d’espérer !