Notes sur le langage, la culture et la société
Un point de vue critique, si vous le permettez.
Trop de raccourcis dans cette prise de note. Par exemple, le péril d’un surmoi uniquement évoqué selon la défaillance de l’autorité parentale, alors qu’on le pensera certainement plus pleinement comme un découplage entre les institutions fondamentales, découplage qui les distend ou les mets de fait en incapacité.
Idem sur la fonction publique, qui connaît ce même découplage. Un angle qui permettrait de relier différentes problématiques, l’école, l’hubris, la violence, ...
Par ailleurs, aucune mention des enjeux de la technique et c’est étonnant, enjeux qui concernent objectivement la psychée comme ils concernent la vie sociale, en ce début de siècle où la technologie est aussi prépondérante qu’elle est un objet idéologique depuis au moins J. Schumpeter.
Bien à vous.
Difficile d’être précis en quelques lignes, et si certains de mes points de vue sont alimentés par des lectures, d’autres sont plus intuitifs. C’est le cas de cette idée de découplage des institutions, cela pour caractériser le fait que nous vivons dans des lignes de temps largement moins homogènes que par le passé, et dans des lieux et avec des pratiques sociales dont la cohérence d’ensemble n’est pour le moins pas évidente.
On peut prendre l’exemple l’école : les problèmes ne relèvent à mon sens pas seulement d’un ensemble d’options pédagogiques, mais aussi du fait qu’il s’agit d’un lieu social et symbolique découplé des grandes questions civiques formées plus concrètement dans le monde du travail, selon des logiques spécifiques relativement éloignées. L’école, un sanctuaire civique qui par ailleurs voudrait exister dans un temps où une certaine violence sociale est perçue et exprimée par 9 français sur 10.
On pourrait parler aussi de la fonction publique, qui connaît clairement dorénavant une pénétration des méthodes managériales issues du monde de l’entreprise, perçue de l’intérieur comme un désengagement de l’État vis-à-vis de ses missions, et transformant les motifs et les valeurs spécifiques à cette fonction.
Pour résumer, je crois qu’agissent des transformations sociologiques de fond qui rendent difficiles, sinon impossibles, une relative cohérence ou unité des pratiques et des représentations dans les différents contextes de la vie sociale. On peut parler sans conteste d’un certain « esprit du temps », mais je crois qu’on pourrait affiner la chose par des enquêtes au niveau des différentes institutions (au sens sociologique), pour voir en quoi il est question d’un découplage sinon d’autonomisation, voir de sécession.