Blog de Laurent Bloch
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Le dernier film de Wes Anderson :
Asteroid City
Un festival des talents de l’auteur
Article mis en ligne le 21 juin 2023

par Laurent Bloch

Wes Anderson emboîte dans ce film deux récits principaux, sans préjudice d’une bonne demi-douzaine de récits secondaires. Le 23 septembre 3007 avant notre ère un météorite s’est écrasé dans le désert aux confins du Nevada et de l’Arizona, la petite ville d’Asteroid City s’est construite autour du cratère, et chaque année à la date anniversaire de cet événement l’Armée américaine remet les prix d’un concours de jeunes astronomes et physiciens amateurs. Le récipiendaire pour 1955 du prix « Naine Blanche » (destiné à tomber amoureux de la récipiendaire du prix « Géante Rouge » [1]) vient à la cérémonie avec ses trois petites sœurs et leur père, qui depuis trois semaines n’a pas osé leur annoncer la mort de leur mère, dont il transporte les cendres dans un tupperware.

La mère de la récipiendaire du prix « Géante Rouge » est une actrice d’une certaine notoriété, dont le père du récipiendaire du prix « Naine Blanche » va peut-être tomber amoureux. Cette intrigue au désert, tournée en couleurs 35mm (caméra Arriflex, tournage dans la région de Madrid), s’intercale avec des scènes en noir et blanc de répétitions d’une pièce de théâtre à Broadway, dont l’héroïne était peut-être la mère décédée du récipiendaire du prix « Naine Blanche », interprétée par la mère de la récipiendaire du prix « Géante Rouge », à moins que ce ne soit le contraire et de toute façon cette incertitude ne nuit en rien au plaisir procuré par le jaillissement permanent de prises de vues merveilleuses et d’épisodes cocasses.

Le père du récipiendaire du prix « Naine Blanche » est photographe de guerre, il porte tout le temps en bandoulière un appareil photo intrigant, de marque Muller Schmid et Swiss Mountain Camera, équipé d’un objectif Combat Lens : tout cela est bien sûr faux, et grâce au fanatique de photographie Rich Stroffolino et à son article What’s That Camera in Wes Anderson’s Latest Film, Asteroid City ? du site Casual Photophile j’ai pu savoir que cet appareil déguisé était un Kiev 4M de fabrication soviétique (inspiré du Contax de Zeiss), probablement équipé d’un objectif Jupiter 8a. En tout cas le film est rempli de références à la science en général, à l’optique plus particulièrement, et n’oubliez pas, pour comprendre certain épisode, qu’Antoni van Leeuwenhoek (1632-1723) contribua à l’amélioration du microscope et à la naissance de la microbiologie.

Cet appareil photo soviéto-helvétique n’est qu’une des multiples allusions du film au climat de guerre froide, de chasse aux sorcières et de discriminations raciales de ces années 1950. Alors que tout était déjà très embrouillé, voilà qu’arrive une soucoupe volante dont débarque un extra-terrestre qui s’empare de l’astéroïde. Aussitôt le général qui préside les cérémonies prévient la Maison Blanche, qui ordonne la séquestration de tous les participants, sous surveillance militaire. Le lendemain, la soucoupe volante revient et l’extra-terrestre restitue l’astéroïde, sur lequel sont inscrits de mystérieux caractères.

Il me semble qu’il faut voir ce film plusieurs fois, parce que les épisodes se succèdent à un rythme trop élevé pour que l’on puisse bien tous les suivre. En tout cas un enchantement pour les yeux et pour l’esprit !


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