Blog de Laurent Bloch
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ISSN 2271-3980
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Salon de l’agriculture
Article mis en ligne le 2 mars 2014
dernière modification le 12 août 2014

par Laurent Bloch

Aujourd’hui se terminait le Salon de l’agriculture. Vieux rural, je me sens encore plus proche des agriculteurs depuis que je me rends chaque matin à mon bureau dans une vieille et noble maison dont le bâtiment ferme le côté sud-est du Champ de Mars. En effet, ce beau jardin à la française est bordé sur ses côtés nord-est et sud-ouest (au nord-ouest, c’est la Tour Eiffel) d’hôtels particuliers dont beaucoup sont habités par des agriculteurs. Il y avait en effet dans le septième arrondissement de Paris en 2010, selon l’Insee, 21 agriculteurs actifs [1] de 25 à 54 ans [2]. Et ce sont même les principaux agriculteurs de notre beau pays, parce que ce sont eux qui encaissent une partie majeure des subventions au titre de la Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne, et qui font la pluie et le beau temps dans les principaux syndicats agricoles. Ce qui serait sympathique, ce serait d’organiser un raout de récipiendaires de ces subventions, parce que pourraient se joindre à mes voisins (de travail) Sa gracieuse Majesté Elizabeth et le Prince Charles, son fils, qui sont eux aussi agriculteurs en France. Une loi française interdit de publier les noms de ceux qui reçoivent de telles subventions, mais là ce sont eux qui l’ont déclaré. D’ailleurs, le Prince Charles est un défenseur méritant des valeurs agricoles nationales, parce qu’il soutient notre résistance face aux tentatives européennes de nous imposer le lait pasteurisé pour nos fromages (quelle horreur !).

Je me suis laissé dire qu’il y avait des agriculteurs, une majorité même, qui menaient une vie très dure pour un revenu misérable : je crois que c’est vrai, mais alors pourquoi sont-ce toujours les intérêts de mes voisins (de travail) qui sont les mieux défendus, y compris par des gouvernements qui affichent leur compassion pour les classes laborieuses ?

Souvent, en sortant du bureau, je fais un crochet par l’Avenue de la Tour Maubourg, et au coin de la rue de l’Université je m’arrête chez Petrossian pour acheter mon caviar et mes blinis. Là je fais la queue en compagnie de sympathiques agricultrices, et je sais que les subventions de la PAC sont dépensées avec goût, dans les meilleures maisons. Cela justifie parfaitement que notre gouvernement, plein de sollicitude pour la paysannerie laborieuse, se batte becs et ongles pour le maintien de la PAC.