Abu Shadi (interprété par Mohammad Bakri), 65 ans, divorcé, professeur à Nazareth, distribue avec son fils Shadi (Saleh Bakri, fils du précédent dans la vie comme dans le film) les faire-part du mariage de sa fille Amal (Maria Zreik). Comme le veut la coutume nazaréenne, chaque invitation est remise en mains propres aux invités, à leur domicile. Entre deux visites, dans la vieille Volvo familiale, le père et le fils exposent leurs désaccords sur à peu près tout. Le père, qui va incessamment se retrouver seul à la maison, aimerait bien que son fils épouse une jeune fille du cru, et il s’arrange pour lui en faire rencontrer, certaines assez charmantes, cependant que Shadi, architecte en Italie, compte bien y retourner dès le mariage terminé, sans attendre Noël, pour retrouver son amie Nada, avec laquelle il vit hors mariage. Abu Shadi veut inviter au mariage un Israélien dont Shadi ne veut pas entendre parler parce qu’il pense qu’il est dans les services secrets, alors que son père entretient des relations avec lui pour mener une vie à peu près supportable.
Pendant la séance d’essayage des robes de mariée, Shadi annonce à son père et à sa sœur que leur mère, remariée aux États-Unis, ne viendra sans doute pas au mariage parce que son mari est mourant. Bref, tout va mal et l’ambiance vire au morose.
À la fin, un peu comme dans Paterson de Jim Jarmusch, un personnage de rencontre fortuite, un voisin, fera comprendre au fils quel homme généreux est son père, et comme il aime son fils.
Ce film tout en nuances délicates en dit long sur la société palestinienne chrétienne de Nazareth, sur ses relations avec le pouvoir israélien, sur les divergences de vue entre générations. N’hésitez pas à aller le voir.