Jacques est reporter sur le théâtre d’opérations du Moyen-Orient. Son meilleur ami et collègue vient d’être abattu à dix mètres de lui. Il rentre en France très perturbé, il ne peut vivre que dans des pièces dont il a calfeutré les fenêtres avec des emballages en carton, il a du mal à parler avec sa femme.
C’est alors qu’il reçoit un étrange coup de téléphone : le secrétariat d’un évêque en fonction au Vatican lui demande de venir à Rome, pour un travail qui lui sera proposé. Ce n’est que derrière les portes closes et sous le sceau du secret qu’il apprendra ce dont il s’agit : mener une commission d’enquête canonique pour statuer sur l’authenticité d’une apparition mariale survenue dans une petite ville des Alpes françaises méridionales, où elle suscite déjà un grand engouement populaire international.
Anna, la jeune fille à qui s’est manifestée l’apparition, vit dans la dévotion, pour citer Xavier Giannoli, « elle a sacrifié sa vie au message qu’elle dit avoir reçu. Elle est devenue prisonnière de ceux qui veulent diffuser sa parole et son image. » Elle est protégée par le curé de la paroisse, que l’on prend d’abord pour un manipulateur, tenu en suspicion par son évêque, mais dont la position se révélera plus complexe. Un Allemand illuminé entretient un climat extatique autour des lieux de dévotion qui s’improvisent.
La commission d’enquête canonique comprend, outre Jacques, une psychiatre, l’exorciste du diocèse, deux théologiens. L’Église craint les impostures et se méfie des voyants, auxquels elle préfère les croyants. Anna subit des examens psychiatriques, un scanner cérébral. Jacques, de son côté, travaille en bon journaliste, il visite un foyer où Anna, née sous X, a séjourné, puis une famille d’accueil, il retrouve la trace de ses camarades du foyer. Il retrouve aussi Anna près d’une chapelle isolée dans la montagne, où elle se rend quand elle veut être seule.
Anna décèle chez Jacques un souci de vérité qui l’attire, parce qu’elle ne veut pas être prise pour une menteuse. Citons encore Xavier Giannoli : « elle avait besoin qu’on l’écoute, qu’on la délivre. En la rendant à elle-même, Jacques va l’amener au bout de son mystère. »
Je ne dévoilerai pas ce mystère, d’autant moins que le film évite de le faire. Sachez seulement que pour renouer les fils de son enquête, Jacques retournera au Moyen-Orient, dans un camp de réfugiés de Jordanie, puis à la porte d’un monastère chrétien dévasté par les bombardements.